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Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) touchent environ 700.000 personnes par an en France selon l’Inserm. Reconnu handicap depuis 1986 en raison des difficultés à vivre une vie autonome et interactive, l’autisme est en constante augmentation. En 1975, un enfant sur 5000 l’était, un sur 68 en 2014 et un sur 59 en 2017.  Aux Etats-Unis, une augmentation de 1,5% de la population à 1,7% en trois ans a été observée… Que vous soyez parents, proches de l’enfant autiste ou simplement pour en savoir plus sur ce sujet, voici l’essentiel à savoir pour mieux l’accompagner et lui offrir une éducation adaptée à ses besoins.

1 – Mieux comprendre l’enfant autiste

Reconnaître l’autisme chez l’enfant

 

Les parents peuvent observer les premiers signes d’autisme de leur enfant en étant attentifs à son comportement :

 

  • l’absence de babillage à 12 mois ;
  • l’absence de paroles à 18 mois ;
  • l’association de mots absente à 24 mois ;
  • le langage non fonctionnel ;
  • la perte de langage, quel que soit l’âge.

 

En cas de doute, parler du dépistage de l’autisme avec son généraliste ou son pédiatre permet de s’orienter vers un professionnel spécialisé. En effet, les premiers signes de trouble du spectre de l’autisme (TSA) sont mis en évidence grâce au test M-Chat (Modified Checklist for Autism in Toddlers à l’âge de 18 mois.

 

Les principales formes d’autisme


Même s’il existe plusieurs types d’autisme, certaines caractéristiques sont communes à ce trouble neurodéveloppemental qui n’est ni une maladie, ni un problème psychologique :

 

  • une difficulté à échanger et à créer des liens ;
  • une tendance à pratiquer uniquement certaines activité et à répétition ; 
  • un développement harmonieux de l’enfant perturbé par ces troubles.

 

L’autisme de Kanner ou Autisme infantile

Il s’agit du type d’autisme élevé qui se déclare avant 3 ans. L’enfant peut manifester des troubles de la communication au cours de sa petite enfance :

  • il ne regarde pas dans les yeux ;
  • ne rend pas le sourire ;
  • ne pointe pas du doigt pour montrer quelque chose. 
  • ne parle pas ou n’utilise pas le langage dans sa communication avec autrui.

Ses interactions sociales sont peu constructives et il a tendance à reproduire des actions répétitives sans signification évidente.  Ce trouble neurodéveloppemental peut perturber son sommeil et son alimentation. La colère, l’agressivité ou un tempérament phobique y sont souvent liés.

Syndrome de RETT

Les filles sont les plus touchées par le syndrome de RETT. On observe un arrêt du développement des capacités linguistiques et psychomotrices après une période sans signes précurseurs. Par exemple, un arrêt total ou partiel du langage et de la marche puis l’apparition de gestes stéréotypés des mains et une hyperventilation. Et mentalement, le syndrome de RETT provoque un retard sévère.

Syndrome d’Asperger

Forme d’autisme considérée plus légère que les autres, elle ne provoque pas de déficience intellectuelle, donc pas de trouble du langage ni du développement cognitif. Néanmoins, l’intérêt pour un petit nombre d’activités pratiquées à répétition et la difficulté des interactions sociales en demeurent les symptômes principaux. 

Le trouble désintégratif de l’enfance

C’est à la suite d’un développement normal durant quelques mois que les symptômes du TSA apparaissent. Vers 2 ans, on peut constater une perte des capacités acquises, partielle ou totale qui peut être associée à une perte d’intérêt pour son environnement social. Des mouvements stéréotypés et répétitifs se manifestent également.

 

Les raisons de l’autisme : un fonctionnement cérébral différent

Le trouble du cerveau s’installe avant la naissance et implique les zones du langage, des perceptions, de la motricité, des émotions et des interactions sociales. Les recherches portent autant sur les facteurs génétiques qu’ environnementaux. Difficile encore pour les chercheurs d’en définir la cause. Pourtant la pollution environnementale et chimique pourrait constituer un facteur d’augmentation …

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2 – L’apport des neurosciences dans l’accompagnement de l’enfant autiste

Des compétences surdéveloppées

Bien qu’on ne puisse encore trouver l’origine du TSA (trouble du spectre autistique) ou TED (trouble envahissant du développement), la recherche apporte des pistes pour mieux comprendre l’autisme. La génétique, la biologie moléculaire et la neuro-imagerie cérébrale facilitent les études. Et effet, depuis l’élaboration du concept de l’autisme en 1943 par Léo Kanner, les neurobiologistes nous éclairent. Ils ont mis en évidence les surcompétences des enfants autistes :

 

  • L’hyperlexie
    L’enfant connaît un développement atypique de ses capacités de lecture et s’intéresse à tout ce qui est écrit (lettres, chiffres, affiches, livres) dès son plus jeune âge.
  • La mémoire visuelle décuplée
    Il est fort dans la complétion de puzzles, l’assemblage de forme, le dessin et ses aptitudes visuo-spatiales supérieures l’aide à retrouver plus facilement son chemin par exemple.
  • Une mémoire auditive supérieure
    qui favorise l’intérêt pour les voix et la musique.

 

3 – Les perspectives de guérison de l’enfant autiste

 

Depuis peu, le monde scientifique commence à percevoir des possibilités de soulagement des symptômes de l’autisme. Le journaliste Hervé Ratel nous fait part des dernières découvertes.

 

Premièrement, les chercheurs ont fait le lien entre l’autisme et le système digestif. Ces derniers ont en commun, un microbiote déséquilibré. Une étude de l’université d’Arizona a fait mesurer l’impact du microbiote sur les troubles du spectre autistique : en modifiant leur flore intestinale, les enfants ont vu 80% de leurs problèmes intestinaux s’atténuer et les symptômes autistiques diminuer d’un quart. 

 

Deuxièmement, un terrain génétique favorable ou une pollution environnementale confronte certains autistes à un empoisonnement par des toxines et des antibiotiques pourraient les aider à retrouver un organisme sain dans 80% des cas.

 

Troisièmement, un médicament permettrait aux autistes de soutenir l’activité neuronale dans sa fonction du traitement des informations perçues.  

 

La quatrième piste pour soulager l’enfant autiste de ses symptômes est d’améliorer la plasticité cérébrale par la stimulation artificielle dès son plus jeune âge et sortir de l’autisme, dans 20% des cas.

 

 

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4 – Adapter son accompagnement de l’enfant autiste

Comme pour toute parentalité positive, il est judicieux de chercher à mieux connaître le mode de fonctionnement de son enfant pour adapter notre façon d’être. Les perceptions atypiques des enfants autistes font de tout changement ou imprévu une source d’angoisses. Ayant du mal à maîtriser ses émotions, l’enfant  a besoin qu’on l’aide à aborder sereinement les nouvelles situations grâce à des pédagogies adaptées à l’autisme.

 

Gérer son stress et aller en douceur vers la nouveauté

  1. Les spécialistes conseillent de proposer des images et toutes informations visuelles ou auditives se rapportant à un lieu dans lequel va se rendre l’enfant. En effet, sa mémoire visuelle et auditive étant supérieure à la nôtre, cela  lui permet de s’approprier la situation à l’avance.
  2. Il est conseillé également de choisir des déplacements loin de la foule et de préférence des endroits calmes. Ainsi l’enfant autiste aura plus d’aisance à s’y adapter justement car il est extrêmement réceptif et sensible aux paysages visuels et sonores.
  3. Dans une situation inhabituelle, si l’enfant est avec une personne ou des objets connus, il se sentira plus en sécurité : participer à des jeux avec ses frères et sœurs par exemple.
  4. Changer progressivement d’activité, de livres ou de jouets est le meilleur moyen de faciliter les transitions. Il a toujours besoin d’alterner entre des objets connus et la nouveauté. 

  

Rester à l’écoute, communiquer et encourager l’enfant autiste

Lorsqu’un événement ou une situation ne se déroule pas sereinement pour lui, restez dans l’échange. Mettre des mots sur ce qu’il ressent et l’encourager à le faire, c’est l’aider à rester à extérioriser son angoisse. 

 

Si le yoga et la méditation semblent lui plaire, ce sont deux activités excellentes pour gérer ses émotions. Le sport pratiqué dans un environnement sécurisant, agréable et de façon régulière peut aussi s’avérer favorable pour appréhender de nouvelles situations au sein d’une activité connue

 

Pour communiquer efficacement et soutenir sa coopération, veillez à lui parler doucement et dans un langage facile à comprendre. L’enfant autiste ne se sent pas à l’aise avec l’ironie, le sarcasme, la moquerie, les blagues, etc. S’assurer qu’il a compris vos consignes et l’ encourager aide l’enfant autiste à garder confiance en lui et à accepter d’aller vers de nouvelles expériences.

 

5 – Les autistes les plus célèbres

Marie Curie (Prix Nobel),  Albert Einstein (Prix Nobel), Isaac Newton (Théorie de la gravité), Bill Gates (le créateur de Microsoft), Mark Zuckerberg (le créateur de Facebook), Andy Warhol, Woody Allen, et bien d’autres !

 

 

Sources 

  • www.autismeinfoservice.fr
  • www.craif.org
  • Revue Médicale Suisse, “Autisme et neurosciences”, par Claude-André Dessibourg
    www.revmed.ch
  • “Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme : quatre pistes pour guérir ce trouble”,
    par Hervé Ratel
    www.sciencesetavenir.fr
  • « Autisme : les Etats-Unis s’alarment de l’augmentation des cas »
    www.information.tv5monde.com

 

Pour aller plus loin 

  • “Adaptations pédagogiques pour l’autisme”
    www.pedagogieautisme.fr
  • Autisme comprendre et agir”, Bernadette Rogé
  • “Autisme, la grande enquête”, Florent Chapel et Sophie Le Callennec
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